Gatteville le Phare
À la pointe de Barfleur, extrémité du Val de Saire, se trouve Gatteville-le-Phare. Étonnante cette commune si pittoresque avec son église à deux clochers dédiée à Saint Pierre. Le plus ancien date de l’époque romane et est fait de galets roulés par la mer. Ce clocher à bâtière ou à deux eaux est très caractéristique du nord Cotentin. Le bourg offre un patrimoine exceptionnel : la place centrale avec la chapelle des Marins ou Notre-Dame- du-Bon-Secours, l’ancienne mairie carrée et toutes les maisons de granit couvertes de schiste serrées autour de l’église, plus belles les unes que les autres. Ce qui frappe, c’est la qualité de l’habitat qui donne tout son charme à ce village et ses dix hameaux. Gatteville est un des plus anciens fiefs du Cotentin où l’on retrouve la famille Matignon, ancêtre des Grimaldi dont descend l’actuel prince de Monaco. En témoignent les nombreux manoirs existants sur son territoire : le manoir de Gatteville, le manoir de l’Epine ou de Denneville, les manoirs du Brot et d’lmbranville. La plupart remonte au XVIe siècle sauf celui du Brot, encore plus ancien. Ces manoirs sont aujourd’hui privés et non accessibles au public. Vous pouvez toutefois les apercevoir de la route ou y séjourner, dans ceux qui ont été transformés en chambres d’hôtes.
Sur le front de mer, le petit port d’échouage de Roubary n’abrite que quelques bateaux. Au XIXè siècle, il régna dans ce port une très grande animation grâce aux navires qui venaient charger sable et granit pour la construction du port de Barfleur mais aussi du Havre !
L’étang de Gattemare borde la mer sur près d’1 km. Peuplé à présent de roseaux et d’oiseaux, il fut par le passé le théâtre de bien des procès entre ses différents propriétaires notamment le fameux Sire de Gouberville. Ce seigneur faisait régulièrement vider l’étang pour le nettoyer ce qui nécessitait la corvée de 200 hommes !
Le phare à la pointe de Barfleur a donné son nom au village de Gatteville. Construit de 1829 à 1834 par Charles Morice-Delarue, ce fut sous le roi Charles X le plus important chantier civil en France. Il s’élève, tel un cierge de pierre, à 75 m de hauteur et se classe au 2ème rang des phares les plus hauts de France et d’Europe. Montez les 365 marches éclairées par 52 fenêtres, un magnifique panorama s’offre à vos yeux. D’un seul regard tout le Val de Saire est à vos pieds. Son feu croise celui du phare de l’île de Wight et celui du Havre. 11 000 blocs de granit taillés à la main pesant 7400 tonnes ont été nécessaires à sa construction ! A côté, l’ancien phare, construit en 1774 par l’ingénieur Maurice, est devenu le Sémaphore de Barfleur. Les guetteurs de la Marine Nationale y assurent jour et nuit la surveillance du fameux « rail » de la Manche, c’est à dire la circulation maritime. Le raz de Barfleur est en effet un des endroits les plus dangereux pour la navigation et les naufrages y ont été nombreux. Le phare est ouvert presque tous les jours, toute l’année, sauf en janvier et lors de forts vents ou orages.
Montfarville
Encore une commune avec un nom d’origine viking puisque ce toponyme signifie le domaine rural (la terminaison ville venant du latin « villa ») et « Morfar », le chef auquel ce territoire a été attribué. Laissez vous séduire par le patrimoine bâti si riche de Montfarville regroupé autour de son église. L’Église Notre-Dame tout en granit fut reconstruite au XVIIIè siècle. Seul le robuste clocher à bâtière qui devait appartenir à l’église primitive date du XIIIè siècle. À l’intérieur, un très beau mobilier mais surtout, ce qui attire le regard, c’est le remarquable décor peint à l’italienne de la voûte et du chœur, dû à l’initiative du curé de l’époque, l’abbé Goutière, qui eut recours au peintre révillais Guillaume Fouace. En deux ans (1879-1881), Fouace va peindre quelques 19 toiles consacrées à la vie du Christ et à l’Évangile. Ces toiles marouflées offrent un ensemble très harmonieux. Elles sont classées à l’inventaire des monuments historiques et font l’objet de rénovations permanentes. Mais l’église recèle bien d’autres trésors et notamment une magnifique statue en pierre polychrome du XIVè : Notre-Dame-de-Consolation. Le château féodal de Montfarville a disparu depuis fort longtemps. Jean Sans Terre y logea. La motte féodale existe toujours.
La Pernelle,
Ce village culmine à 123 m d’altitude et domine de son église Sainte-Pétronille tout le Val de Saire. La Pernelle, c’est la vigie du Val de Saire. Ce bourg a beaucoup souffert de la dernière guerre, car il avait été transformé en forteresse allemande et ensuite partiellement détruit ou gravement endommagé par les bombardements, en particulier lors du Débarquement en Juin 1944. Au sommet de la colline, un panorama unique s’offre à vous, embrassant d’un côté, les falaises de Grandcamp jusqu’aux rives du Havre et de l’autre, la pointe de Barfleur. À côté de l’église, la mairie se loge dans un ancien corps de garde anglais. Au pied de l’église, une grotte a été aménagée en 1929 sur le modèle de celle de Massabielle à Lourdes. Un pèlerinage y a lieu tous les ans au mois d’août. Quelques belles demeures seigneuriales subsistent encore, notamment le manoir d’Escarboville visible de la route Quettehou – Barfleur et le manoir d’OurviIle.
Saint-Vaast-la-Hougue et l’Ile de Tatihou,
À une dizaine de kilomètres de Barfleur, le port de Saint-Vaast-Ia-Hougue est un port de pêche célèbre pour ses fameuses huîtres, un port de plaisance et une station balnéaire. Il règne toujours une grande agitation sur le port avec les chalutiers qui vont et viennent au gré des marées. À la suite de la bataille navale de la Hougue de 1692, Vauban va doter le port de deux tours défensives, l’une sur la presqu’île de la Hougue, l’autre sur l’île Tatihou, afin d’assurer la protection des côtes. Ces deux magnifiques tours construites en 1694 sont inscrites depuis 2008 par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’humanité avec 11 autres sites représentatifs des œuvres majeures de Vauban. Le fort de la Hougue, entouré d’une digue, appartient à la marine nationale et se trouve sur un promontoire rocheux de 800 m sur 200 m. Au sommet de la tour qui s’élève à 20 m, une plate-forme avec 6 embrasures à canons. Un parcours pédestre permet de faire le tour du site. Tout au bout du port, surplombant la mer, se dresse la chapelle des Marins dédiée aux péris en mer. II ne reste plus que le chœur et l’abside de l’ancienne église romane. Mais Saint-Vaast-la-Hougue, c’est avant tout la pêche et ses fameuses huîtres réputées pour leur goût de noisette. À marée basse, les tracteurs s’activent dans les parcs sur les tables. En face, l’île Tatihou reliée à la terre par un bateau amphibie à roues qui assure des liaisons régulières en toutes marées. Un site naturel d’exception à ne pas manquer avec sa réserve ornithologique, ses 4 hectares de jardins entre terre et mer, son musée maritime et la tour construite par Vauban, plus massive que celle de la Hougue.