Barfleur, « pays de saints »…
Sainte Marie-Madeleine POSTEL (1756-1846)
Julie Postel est née le 28 novembre 1756 dans une maison du quartier de la Brotonne à Barfleur et est baptisée en l’église Saint-Nicolas. Elle fait ses études chez les bénédictines de Valognes puis ouvre à Barfleur une école d’éducation pour les petites filles pauvres. Durant la Révolution, elle sauve des prêtres réfractaires en les faisant passer à l’étranger.
Elle fonde sa propre congrégation religieuse. En 1832, elle s’installe définitivement à l’Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte qu’elle restaure. Sœur Marie-Madeleine meurt en 1846, est béatifiée en 1908 et canonisée en 1925. Un espace lui est consacré dans le bras nord du transept de l’église et son histoire est racontée sur les vitraux de la chapelle de la Brotonne.
Le bienheureux Nicolas CLERET (1726-1792)
Originaire de Barfleur, Nicolas Cléret devient en 1750 prêtre à Montfarville où il œuvre à la reconstruction de l’église. Il y reste 25 ans avant de partir à Paris où la Révolution le surprend. Il refuse de prêter le serment constitutionnel, est arrêté en août 1792 et interné au couvent des Carmes transformé en prison. C’est là qu’il est massacré avec 113 de ses compagnons prêtres le 2 septembre 1792. Il a été béatifié avec les autres « martyrs de septembre» en 1926 par le Pape Pie XI.
Saint ROMPHAIRE (VIè siècle)
Né dans une illustre famille d’Angleterre, il fait naufrage à l’âge de 18 ans à Barfleur, mais est sauvé. Il va alors évangéliser la région, et, devenu prêtre, accomplira des miracles. Il est considéré comme le premier curé de Barfleur.
Saint Thomas BECKET (1117 -1170)
Né à Londres, archevêque de Canterbury de 1162 à 1170, il entre en conflit avec son roi Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, sur les Constitutions de Clarendon. Il est assassiné en 1170 dans sa cathédrale, par 4 seigneurs. Henri II, menacé d’excommunication, dut faire pénitence publique en la cathédrale d’Avranches. Dès lors, Becket est révéré dans toute l’Europe comme martyr et canonisé en 1173. La rue principale de Barfleur porte son nom.
Barfleur, « pays de peintres »…
À sa naissance ses parents ont offert l’ex-voto « le Faune », toujours dans l’église de Barfleur. Il a peint de nombreux paysages et de marines du Val de Saire. Signac disait de lui : « II n’y a que toi qui saches peindre les bateaux ».
Henri CHARDON (1861-1939)
Né à Saint-Lô, ses deux passions étaient Barfleur et l’aquarelle. Il vouait un véritable amour à Barfleur où il possédait une belle maison. Barfleur, en signe de reconnaissance, va donner son nom au quai où il habitait et ce dès 1936. Il fut président du conseil du réseau des chemins de fer de l’État.
Antoine GUILLEMET (1841-1918)
Peintre paysagiste de style impressionniste, élève de Corot, ami de Zola, il aide Manet, soutient Cézanne. Il découvre le Cotentin et le Val de Saire en particulier qu’il va peindre et notamment « Barfleur » exposé au salon de 1896.
Paul SIGNAC (1863-1935)
Peintre post-impressionniste, adepte de la technique du divisionnisme ou pointillisme, mise au point par son ami Seurat. Peintre de la marine en 1915. Il passera quatre étés successifs à Barfleur qui sera son port d’attache. En 1934, il exécute « le phare de Gatteville ». Une plaque commémorative est apposée sur la maison qu’il a habitée de 1931 à 1935 au 96, rue Saint-Nicolas.
Albert VOISIN, dit VANDER (1905-1994)
Sculpteur et peintre, originaire de Lestre, ami de Delaunay, peignit beaucoup Barfleur et sa région. Il acheva son œuvre dans la Drôme. Une de ses sculptures se trouve dans le jardin des Augustins.
Barfleur, « pays d’écrivains »…
Charles BIRETTE (1871-1941)
Né à Montfarville, devenu prêtre en 1903, il a beaucoup écrit sur le Val de Saire, à travers des recueils de poésie, et a rédigé œuvres et légendes en dialecte local. Il est enterré au cimetière de Montfarville, tout à côté de Barfleur.
En juillet 1836, en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet et de Célestin Nanteuil, un ami artiste, le célèbre écrivain
Victor Hugo arrive à Barfleur.
Les relations franco-anglaises étant difficiles, les embarquements sont très réglementés et le maire de Barfleur de l’époque, Pierre Salley, interdit aux trois compagnons de faire une promenade en mer au clair de lune. En dépit de ses véhémentes protestations, Victor Hugo n’a pas gain de cause et quitte Barfleur furieux pour se rendre à pied jusqu’à Valognes où il se plaint auprès du sous-préfet.
Cet épisode aura des répercussions jusqu’à Paris !
Jules RENARD (1864-1910)
L’auteur de « Poil de carotte » passe plusieurs étés à Barfleur en 1887 puis en 1890 où il revient pour écrire « L’Écornifleur » en s’inspirant des personnages et des décors alentour : « la plage… la plage de sable fin et doux comme un ventre de femme … » ou encore : « En ce moment, le port de Barfleur est d’un bleu d’eau de javel, comme si un peuple de blanchisseuses venaient d’y laver leur linge ».
(voir panneau (2) du sentier de découverte de Barfleur)
Alfred ROSSEL (1841-1926)
Poète, musicien et patoisant hors pair, Alfred Rossel séjourne régulièrement au 23, rue Saint-Thomas Becket à Barfleur. Il voyage dans la fameuse « patache », diligence Cherbourg- Barfleur, où il trouve son inspiration pour écrire ou composer poèmes et chansons dont la plus célèbre chanson « Su la mé ».
Alexis Clérel de TOCQUEVILLE (1805-1859)
Auteur de « De la démocratie en Amérique », Tocqueville, cet analyste visionnaire des sociétés des XIXème et XXème siècles, surprend encore par la contemporanéité de sa pensée et de son œuvre. Il fut à la fois écrivain, député et conseiller général de la Manche, ministre, académicien et infatigable observateur de son temps. Mais il n’aimait rien de mieux que venir se ressourcer tranquillement chez lui au château de Tocqueville, à 5 kms de Barfleur, et œuvrer en tant qu’élu engagé auprès de ses concitoyens.